Choses vues

Choses vues (1)

J’aime les formes courtes. Les aphorismes, les haïkus, les proverbes, les brèves de journaux (ou de comptoirs), etc.
Le proverbe anglais qui dit :  « You can’t judge a book by its cover », est un peu l’équivalent de notre « L’habit ne fait pas le moine ». J’aime beaucoup ce proverbe : « tu ne jugeras pas un livre à sa couverture ».
Sous sa couverture, un livre peut tout contenir. Des dessins, des textes, des photos, tout peut y avoir sa place. Indifféremment. Dans le codex, la couverture, c’est-à-dire une feuille, referme le livre sur lui-même, le protège et le contient. Elle sépare le livre du monde extérieur. Elle le relie aussi. Elle instaure un temps, une pause. Le livre est fermé, il faut l’ouvrir. Cette coupure autorise toutes les surprises et toutes les libertés.
Cette chose comprise, le livre devient alors pour moi un lieu où je peux tout faire, tout montrer. Des dessins, bien-sûr, mais aussi des textes ou des photographies. De plus, chaque livre étant un espace et un temps fermé sur lui-même, aucune continuité d’un livre à l’autre n’est nécessaire.
Tout devient absolument possible.

Choses vues (2)

Choses vues entre Bayonne et Montpellier, Montpellier, auto-édition, septembre 1994, 28 p., 21 x 13,5 cm.
choses vues
choses vues

Choses vues (3)

Les premiers livres que je publie (et qui ne sont pas des recueils de dessins) sont souvent des recueils de textes. Des petites descriptions.
L’écriture est sans doute l’activité la plus proche du dessin. Les outils sont les mêmes. On peut écrire ou dessiner partout, tout le temps. Ce sont des gestes d’une autonomie totale.
Le temps que l’on peut passer à faire l’un ou l’autre sont similaires : haïku ou roman fleuve, croquis ou dessin monumental…
Visuellement, la mise en page est aussi une affaire de dessin. Une affaire de traits noirs ou gris dans l’espace de la page.
Choses vues entre Bayonne et Montpellier, Choses vues en allant à Barcelone et Choses vues à Frontignan-plage parlent d’architectures, d’objets, d’assemblages ou de petits événements spatiaux. Ces événements sont généralement invisibles, c’est-à-dire imperceptibles en tant qu’objets de regard.
Les textes ont la même ténuité : des évocations minuscules.