Choses vues (1)

J’aime les formes courtes. Les aphorismes, les haïkus, les proverbes, les brèves de journaux (ou de comptoirs), etc.
Le proverbe anglais qui dit :  « You can’t judge a book by its cover », est un peu l’équivalent de notre « L’habit ne fait pas le moine ». J’aime beaucoup ce proverbe : « tu ne jugeras pas un livre à sa couverture ».
Sous sa couverture, un livre peut tout contenir. Des dessins, des textes, des photos, tout peut y avoir sa place. Indifféremment. Dans le codex, la couverture, c’est-à-dire une feuille, referme le livre sur lui-même, le protège et le contient. Elle sépare le livre du monde extérieur. Elle le relie aussi. Elle instaure un temps, une pause. Le livre est fermé, il faut l’ouvrir. Cette coupure autorise toutes les surprises et toutes les libertés.
Cette chose comprise, le livre devient alors pour moi un lieu où je peux tout faire, tout montrer. Des dessins, bien-sûr, mais aussi des textes ou des photographies. De plus, chaque livre étant un espace et un temps fermé sur lui-même, aucune continuité d’un livre à l’autre n’est nécessaire.
Tout devient absolument possible.