[Au début des années quatre-vingt]
Au début des années quatre-vingt, apparaissent les premiers photocopieurs couleur. Ce sont des machines plus précises que les photocopieurs noir et blanc, plutôt subtiles dans la restitution des gris, et en principe fidèles dans la restitution des couleurs. Ces machines auraient dû provoquer une explosion (colorée) de la micro édition. Il n’en fut rien.
La bonne restitution des couleurs et la possibilité du recto-verso couleur ayant très vite intéressé les faussaires en tout genre, le ministère de l’Intérieur a demandé aux fabricants de photocopieurs de dérégler les machines afin que la restitution des couleurs ne se fasse pas correctement. Le ministère de l’Intérieur a aussi fait pression pour que les encres utilisées ne puissent pas être recuites et que le recto-verso soit rendu techniquement impossible.
La conséquence directe de ces modifications (et du prix quatre fois plus élevé d’une impression couleur par rapport à une impression noir et blanc) fut qu’il n’y a pas eu, pendant longtemps, de micro édition en couleur, et qu’il n’y a pas eu non plus de micro édition dédiée à la photographie ou à un autre dessin que celui qui accepte la brutalité de la photocopie.
Le dessin est resté sauvage et les impressions brutes.