[Septembre 2010]
En septembre 2010, dans le cadre de monotone press, j’inaugure une série de nouveaux travaux photocopiés intitulée Public monotone prints. Le protocole est simple : « Choisissez n’importe quel photocopieur public (dans une gare, une poste, une CAF, etc.) Insérez votre monnaie. Soulevez le couvercle du copieur. Ne mettez rien sur la vitre. Appuyez sur la touche «Copie». Récupérez votre copie. » En principe la photocopie obtenue devrait être un simple monochrome noir. En fait, c’est très rarement le cas.
Les machines sont souvent fatiguées, mal réglées, peu encrées… Aucune (ou presque) ne produit d’aplat noir. Mieux encore, aucune ne produit la même chose. Quand on passe d’une machine à l’autre, chaque machine produit une image particulière, unique. Quand on repasse quelques semaines plus tard, tout a de nouveau changé.
On pense, quand on utilise un copieur, avoir affaire à une machine reproduisant le plus fidèlement possible les originaux qu’on veut copier. Ça n’est vrai qu’en partie. En manipulant, on découvre, au contraire, que l’on a plutôt affaire à des machines singulières produisant des images inattendues. Peut-être faut-il alors considérer toute impression comme une tentative plus ou moins ratée de figurer un modèle.