La photocopie (20)

[Février 2011]

Il n’y a pas de machine neutre. Qu’elles marchent bien ou mal, elles produisent toutes des objets dont les qualités déterminent le regard. Il y a quelque chose qu’il faudrait arriver à nommer dans cette opération qu’est l’impression et dans ses effets sur la perception de l’œuvre d’art.
C’est en partie l’entreprise de Walter Benjamin dans son texte « L’œuvre d’art à l’époque de sa reproductibilité technique ». Ce qui fait défaut dans la reproduction, c’est l’authenticité de l’œuvre. Sans doute pour une raison simple : une reproduction est toujours un objet neuf. Il lui manque, le temps qui viendra lui donner l’authenticité de l’objet usé. De plus, la perfection technique de la reproduction est le signe visible de son assujettissement total à un modèle absent.
Avec l’impression ratée c’est un peu différent. Nous ne sommes plus vraiment en face d’une reproduction, nous sommes en face d’un objet étonnamment inédit.

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